Vivre en zone de montagne, ça veut dire quoi?
En agriculture, les surfaces sont découpées en zones. Cela permet de les distinguer en fonction de différents critères et de pouvoir appliquer des réglementations spécifiques à chaque zone. C’est l'Office fédéral de l’agriculture qui définit les surfaces agricoles en zones. La répartition se fait selon les critères suivants qui, additionnés, déterminent le choix de la zone:
- Situation climatique
- Accessibilité, par exemple éloignement d’une ville
- Configuration de la surface, comme la pente des terrains
Cela explique que selon les régions, un village à la même altitude ne sera pas nécessairement classé dans la même zone de montagne et que zone de montagne ne signifie pas forcément terrain pentu ! Cependant, plus la zone est élevée, plus les conditions de vie et de travail y sont compliquées : production plus difficile en raison des pentes et du climat et isolement de l’exploitation.
Les zones sont prises en considération dans l’application de la loi sur l’agriculture, par exemple dans le cadre des paiements direct mais aussi pour d’autres sujets comme l’amélioration du logement ou les allocations familiales.
La répartition des zones est la suivante:
- Région de plaine : zone de plaine et zone de collines
- Région de montagnes : zones de montagne I à IV
- Région d’estivage : surface utilisée pour l’économie alpestre
Ces zones et régions agricoles sont reportées sur des cartes topographiques numériques comme sur le Géoportail de la Confédération.
Impact de la zone agricole sur les conditions de vie et de production d’une exploitation
La zone de plaine, particulièrement adaptée à l’agriculture, concentre 47% de la surface agricole utile et peut être exploitée toute l’année. Ce chiffre baisse à 25% pour la zone des collines. Le reste est réparti entre les zones de montagne I à IV. Les zones de montagnes sont principalement dédiées à l’élevage et, pour ce qui concerne les alpages, exploités uniquement entre mai et septembre.
Dans l’agriculture de montagne, il est important de pouvoir exploiter les herbages (foins) pour pouvoir nourrir le bétail toute l’année et assurer ainsi la production de lait, l’élevage et l’engraissement des bovins et des petits ruminants. Certaines exploitations développent également la culture de plantes aromatiques ou médicinales.
L’estivage des animaux permet d’entretenir les pâturages et de favoriser la biodiversité. Les paysans se considèrent d’ailleurs parfois comme des « paysagistes » de montagne.
Spécificité des zones de montagne et aide de Caritas-Montagnards
Actuellement, en Suisse, presque 20'000 exploitations agricoles se trouvent en zone de montagne, soit 41% du nombre total d’exploitations.
Les conditions de vie et de travail des exploitants de montagne sont difficiles : la météo joue un rôle central dans la production d’herbage, les accès aux pâturages sont parfois compliqués et les pentes peuvent être raides. Cela nécessite une charge de travail plus grande, avec un pic lors des foins en été. Malgré ce travail intense, le revenu des agriculteurs et agricultrices des zones de montagne reste significativement inférieur, comme l’indiquent les derniers chiffres d’Agroscope.
Au-delà du revenu, ce sont des populations qui sont parfois isolées et ont moins facilement accès à une vie sociale, des soins, des coups de main sur leur exploitation. Leur situation sociale et géographique les rend plus vulnérables.
C’est la raison pour laquelle Caritas Suisse, dans sa mission de soutien aux populations vulnérables, d’intégration et de cohésion sociale a décidé de cibler son aide sur ces populations qui font vivre les zones de montagne et sont gardiennes du patrimoine suisse.
Vous souhaitez soutenir les familles de paysans de montagne ? Faites un engagement.
Photo de couverture: © Monika Flückiger